Deuxième podcast d'AlternaBis.
https://www.youtube.com/watch?v=KbZXGbOAekY
Participants :
Jérémie N.
Claude S.
Antoine T.
Bob-Astérix
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Antoine T.
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Narrant comment un jeune délinquant qui a décidé de se ranger et de ré-intégrer une vie normale sans histoire suite à son incarcération va tomber dans une spirale de violence suite au retour de son frère dans sa vie, Toro est doté d’une mise en scène d’une maitrise absolument bluffante, et les 20 premières minutes du film rappellent la sensation que l’on avait pu avoir lorsque l’on avait pu découvrir Drive à l’époque: l’impression d’assister à la naissance d’un petit classique en puissance. Assumant ses références visuelles avec intelligence, Kike Maíllo s’impose comme un réalisateur extrêmement talentueux. Doté d’un sens du cadre et du découpage évident, il est ainsi impossible de ne pas être particulièrement enthousiaste à la découverte de l’ouverture du film. En plus d’avoir une lumière absolument somptueuse, la réalisation de Kike Maíllo évoque la vision fantasmée que l’on a du style visuel des œuvres des années 1980, sauf lors du générique d’ouverture, évoquant tout simplement l’esthétique du générique de True Detective. Jusque là, tout parait parfait. Sauf que bien évidemment, un très gros problème arrive rapidement lors du visionnage, et il est malheureusement difficile d’être aussi enthousiaste par la suite…
Car oui, Toro a en apparence tous les atouts pour s’imposer comme un ersatz réussi du film de Winding Refn. Mais en voulant à tout prix ressembler à son modèle, celui-ci va jusqu’à copier une grande partie de la structure scénaristique de Drive, au point de paraitre non seulement vain, mais surtout sans personnalité aucune. Ainsi, comme dans Drive, le personnage parait mystérieux et il est très rare de réussir à réellement comprendre toutes ses intentions. Comme dans Drive, on a une relation avec un personnage qui vient de rentrer dans la vie du protagoniste, et c’est cette relation qui va l’entrainer dans toute cette violence. Comme dans Drive, la relation qu’entretient le protagoniste principal avec un enfant va fortement développer la relation qu’entretient le protagoniste principal avec le personnage qui l’a amené dans toute cette accumulation d’événements dont il ne pourra pas vraiment se dépêtrer. Sauf qu’en voulant éviter d'uniquement copier son modèle, le scénariste choisi de faire des modifications qui paraissent en soit assez peu subtiles, voire même qui trahissent l’esprit du film auquel il se réfère, au point de finalement rendre son scénario plus bancal qu’autre chose et donc de ne jamais retrouver ce qui faisait l’originalité du film de Winding Refn. Ainsi, au lieu d’avoir un personnage sorti de nulle part, dont on ne sait jamais rien et dont on ne comprendra jamais les motivations, on nous montre le passé de ce personnage. Ce qui bien évidemment, rend juste la caractérisation du personnage beaucoup plus classique que ce que le film souhaiterait. Au lieu d’avoir une histoire d’amour avec un personnage et qui sera l’un des éléments qui amènera toute cette violence, on remplace cela par une histoire de fraternité et on relègue l’histoire d’amour au second plan, ce qui ne fait qu’étoffer le personnage principal en lui créant un passé, qui bien évidemment éloigne encore plus ce film de son modèle. Force est de constater que ce personnage de frère ressemble finalement étrangement au magnifique personnage de Shannon, sorte d’éternel loser incarné par Bryan Cranston dans Drive, ici incarné par Luis Tosar (Cellule 211, Malveillance, Miami Vice). Et donc bien évidemment, l’enfant avec qui le personnage va développer une forte relation est la fille de son frère, donc sa nièce. C'est donc une relation familiale qui va le faire tomber dans toute cette spirale de violence, permettant au spectateur de comprendre donc plus aisément toute la motivation de ce personnage à agir. Fini donc toute la part de mystère qui entourait ce personnage du chauffeur : ici, tout nous parait clair par rapport à ses intentions. Et il est donc extrêmement problématique de ne pas réussir à comprendre le personnage et ses agissements tandis que l'on a compris sans problème les raisons qui le poussent à agir, puisque cela donne uniquement l'impression que la caractérisation du personnage n'est tout simplement pas poussée jusqu'au bout...
Champ de symbolique, Shyamalan nous entraîne dans la psychée de ses personnages, les liant par de petits détails de composition de cadre (la volonté d’isoler Casey du reste du groupe) ou bien plus subtilement par l’attention portée sur les décors et accessoires : une plante verte, une assiette, un fusil, reflet de leurs cicatrices, suffisent pour nous faire comprendre de manière consciente ou inconsciente que Casey et Kevin sont autres choses qu’une victime et son bourreau.
Production Blumhouse, le film opère donc un virage inattendu vers l’horreur dans son dernier tiers, changeant la nature même du danger. Pour autant, la véritable révélation intervenant dans les dernières
On peut dire sans hésitation que s'il y a bien un film qui intriguait en ce mois de février, c’est bel et bien A Cure For Life (ou devrait t-on plutôt dire A Cure For Wellness, titre original du film). Réalisé par le cinéaste Gore Verbinski, dont l’œuvre la plus célèbre à ce jour reste très certainement la trilogie Pirates des Caraïbes, il était très difficile d’imaginer ce que ce réalisateur était en train de nous préparer réellement. En effet, Verbinski étant à la fois un cinéaste doué, doté d’un sens visuel évident et d’une maitrise technique indéniable, et étant aussi un véritable technicien à la solde des studios, capable de réaliser sans véritable ambition des produits sans intérêt en se pliant à leurs exigences, chacun de ses projets intriguent tout autant qu’ils font peur. Ainsi, malgré les surprises que pouvaient être le premier Pirates des Caraïbes ou son remake de Ring, jusqu’à son génial film d’animation Rango (qui reste à ce jour son meilleur film), il avait aussi fallu se taper des films aussi insipides que les deuxième et troisième opus de Pirates des Caraïbes, ainsi que son complètement foireux Lone Ranger. Mais voir ce metteur en scène revenir à un projet plus risqué sans apparente garantie commerciale attirait les curiosités. Qu'en est-il donc du résultat ?
Racontant comment un jeune cadre du nom de Lockhart est envoyé dans les Alpes Suisses suite à une faute professionnelle, celui-ci devra aller chercher son patron dans une étrange clinique médicale après que celui-ci ait envoyé une mystérieuse lettre en précisant qu’il n’en reviendrait pas. Mais une fois là-bas, Lockhart se retrouve à son tour pris au piège du personnel médical, ne lui restant plus qu’à déchiffrer tout le mystère autour de ce lieu et les activités qui s’y passent pour espérer réussir à s’enfuir. Drôle d’objet qu’est A Cure For Life. Il est très difficile de ne pas être intrigué par l’apparente grossièreté du traitement scénaristique. Œuvre au manichéisme assumé dans laquelle on identifie ouvertement sans aucune difficulté les gentils et les méchants, œuvre au récit se jouant de mystères et de fausses pistes au point de limite sombrer dans le ridicule, on est légitimement en droit de se demander quel est réellement le sens de tout ce qui se déroule devant nos yeux, tellement le sentiment de ne pas savoir ou le film cherche à nous emmener est présent. On serait même en droit d’être agacé à force de séquences ne cherchant pas tant que ça à nous amener quelque part, provoquant évidemment l’effet inverse de celui que l’on recherche face à un film du genre : on a véritablement le sentiment de se faire balader par le scénariste. Mais c’est étonnamment tout le contraire qui se passe, et tous ces différents éléments sont les vecteurs procurant un vrai plaisir au visionnage de l’œuvre.
Un road-trip dans un lieu reculé, un père à la limite de la folie… La filiation avec Shining n’est pas difficile à faire, d’autant plus que le film cite (sans pour autant être putassier ) le chef d’œuvre de Kubrick à plusieurs reprises. La comparaison est malheureusement inévitable, et force est de constater que le film de Gilles Marchand ne parvient jamais à distiller le dixième d’anxiété que pouvait provoquer son modèle.
S’il y a quelque chose à saluer dans le film, c’est bien l’interprétation de Timothé Vom Dorp dans le rôle de Tom, l’enfant au « shining », convaincant est souvent juste, il est la grande force du film et celle de Jérémie Elkaïm, qui parvient parfois à remplir son rôle de « Boogie Man mais pas vraiment». Malheureusement, les dialogues sont beaucoup trop "clinquants" et ne laissent aucune place à la mise-en-scène. C'est pas qu'on s'écoute parler, mais chaque phrase est trop chargée de sens, et sert de béquille là où une mise-en-scène plus efficace aurait pu faire le job en un mouvement de plus.
Il est assez marrant de se rendre compte que Sam Taylor-Wood a été virée de l’entreprise pour divergences artistiques. Non pas que d’apprendre le renvoi de quelqu’un est amusant, mais ce qui est considéré comme divergences artistiques pour E. L. James est tout simplement le fait que la réalisatrice du premier film avait choisi de modifier certains éléments du livre. Donc le propre d’une adaptation n’est même pas une notion qui a été pris en compte par l’écrivaine…
Bref : ce film est une purge. Une belle, une vraie. Pas de ces gentilles purges ou l’on se dit en sortant qu’il y avait pourtant matière à faire quelque chose de bien. Cinquante nuances plus sombres fait parti de cette catégorie de purges qui vous foutent en rogne en sortant de la salle, qui vous laisse avec un sale gout dans la gorge. « Oh non, ne me mets pas ça dans le derrière », dit Anastasia lors d’un magnifique travelling avant sur Christian Grey tenant dans sa main des boules de Geisha. En plus de répondre à une question que l’on était beaucoup à se poser après avoir vu le premier film (Anastasia est-elle tout simplement une jeune femme extrêmement naïve ? Non, elle est tout simplement con), cette phrase tiendrait presque d’une mise en abîme du spectateur devant le film. Et je peux vous assurer que même plusieurs jours après le visionnage, le spectateur n’a toujours pas fini de le sentir passer…
Narrant comment deux missionnaires portugais partent pour le Japon après avoir reçu une lettre de leur mentor dans l’espoir de le retrouver, le film de Scorsese s’impose tout autant comme une réflexion sur la foi que comme une somptueuse déclaration d’amour au cinéma japonais. Je ne ferai pas l’affront de présenter Martin Scorsese : non seulement parce qu’il faudrait un livre entier pour parler de sa filmographie, mais surtout parce qu’il s’agit de l’un des metteurs en scènes les plus connus au monde et que la plupart d’entre vous ont probablement déjà vu ses films. Ainsi, vous êtes déjà au courant que la religion occupe une assez grande importance dans son œuvre, et que ses œuvres les plus personnelles regorgent de symboles religieux.
Car le cœur du film, c’est bien évidemment Billy : sa
gueule d’ange et son héroïsme font de lui le parfait outil marketing :
c’est comme ça la guerre, on tente de sauver son sergent par pur camaraderie,
envoyez les sous. C’est sous son regard qu’on découvre une Amérique hypocrite
et malsaine, un pays dans lequel il ne pourra jamais revenir car à jamais il
sera le militaire. Une Amérique qui, à part des apparitions sur un stade, n’a
rien à lui offrir, rien à lui donner pour l’aider à se reconstruire, détruit
par une guerre dont il sait qu’elle n’a rien de légitime. Pris dans les griffes
du « syndrôme post-traumatique », Billy et son unité vont devoir
lutter pour survivre à cette journée, pendant laquelle les organisateurs les
trimballeront de salle en salle, de photographe en photographe, de scène en
scène, comme on montre le plus beau cul de vache au salon de l’agriculture.