La sortie évènement de la semaine est bien évidemment le retour sur grand écran de la créature la plus célèbre de l’histoire du cinéma américain : King Kong. Après l’incroyable remake signé Peter Jackson en 2005, la voici donc de nouveau dans les salles obscures, mais cette fois-ci face à la caméra de Jordan Vogt-Roberts, obscur metteur en scène n’ayant à son actif que la signature de quelques épisodes des séries Death Valley et You’re The Worst, et une comédie intitulée The Kings of Summer. Est-ce une mauvaise nouvelle ? Pas forcément, la seule surprise que nous procure Kong: Skull Island étant de toute évidence la découverte d’un cinéaste doué, mais échoué sur une production qui a surtout l’air de chercher où elle doit se situer par rapport aux autres blockbusters actuels.

Fini donc la relecture de La Belle et la Bête, place ici à une histoire des plus basiques, où chaque évènement scénaristique semble n’avoir que pour but d’amener une nouvelle confrontation entre les personnages et les créatures de l’île. À l’exception du personnage de John C. Reilly, chaque personnage a une caractérisation des plus simplistes, et l’on en vient même à se demander l’intérêt des deux personnages principaux tellement ceux-ci paraissent absents du récit. Il est finalement assez triste de se rendre compte que jusqu’au bout, le spectateur est obligé de se taper un récit sans enjeux, dont l’avancée se fait sans qu’il n’y ait le moindre attachement envers eux, et donc la moindre émotion. Il est d’autant plus hallucinant de voir que la seule péripétie amenant un début d’enjeux se termine lors d’une scène non seulement ridicule, mais surtout mettant fin à une partie du récit que les scénaristes ont quand même décidé de laisser courir pendant plus de 20 minutes ! Il n’y a ici aucune envie de créer un récit digne de ce nom, juste de nous donner l’illusion que le film a quelque chose à raconter.

Bref, Kong: Skull Island, c’est raté. Sans être une catastrophe, le film de Jordan Vogt-Roberts n’est que la nouvelle preuve que dans l’ensemble, le blockbuster n’a malheureusement plus que pour vocation de se reposer sur une imagerie, et plus d’essayer de nous raconter réellement une histoire. On pourra toujours se réconforter en se disant qu’il y a par moment quelques instants jouissifs, mais cela reste plus blasant qu’autre chose…
Claude S.
Note du rédacteur: 2/5 (Faible)
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