lundi 27 février 2017

Underworld: Blood Wars, d'Anna Foerster

C’est vraiment dommage de n’avoir jamais laissé aucune chance à cette saga. Aucune possibilité de devenir quelque chose. Née sous le giron de Len Wiseman, business man auteur des deux premiers volets de la saga, mais aussi de Die Hard 4 : Retour en enfer et du remake de Total Recall (ça vous laisse augurer de l’étendue de son talent), elle fût confiée par la suite aux soins de Patrick Tatopoulos, un superviseur des effets spéciaux très talentueux (Silent Hill, La belle et la bête de Gans, ou encore Dracula de Coppola), mais aussi réalisateur que vous et moi. Il s’agira d’ailleurs de sa seule et unique réalisation.
Le quatrième verra le jour sous l’égide de Måns Mårlind (Storm, Le silence des ombres) et de Björn Stein (inconnu au bataillon), tandis que de le cinquième sera confié à Anna Foerster, réalisatrice de quelques épisodes de séries comme Esprits criminels ou Outlander. Prestige quand tu nous tiens. Quand certains avaient rêvé de voir un Guillermo del Toro aux commandes d’une telle machinerie, faut avouer que la réalité à quelque chose d’un brin amer (d’ailleurs, la première scène de cet Underworld: Blood Wars s’inspire fortement de celle de Blade 2. À la seule différence qu’elle est complètement foirée).

Pour recontextualiser tout ça d’un point de vue qualitatif (sic), le premier Underworld avait quelques qualités mais s’avérait beaucoup trop long et poussif, pas forcément aidé par une photo et un montage qui laissaient penser à un clip pour Evanescence, et par des ristournes scénaristiques qui mettaient le film sur des rails sans aiguillage en vue qui permettrait d’espérer un changement de direction en cours de route.

Le second et le troisième maintenaient le cap et se laissaient regarder, on restait malgré tout dans la moyenne de ce que le cinéma pour pré-ado nous offre de plus banal. 
À partir du quatrième, c’est la chute libre. Le film est tout bonnement insipide et s’oublie dès le générique de fin. Quant au cinquième, celui qui nous intéresse ici… Ce n’est pas insipide, c’est carrément mauvais.

Visuellement vous n’avez qu’à imaginer un enfant batard de Bloodrayne et Bloody Mallory né sous la bannière d’Asylum, histoire de vous rendre compte deux minutes qu’un tel film est actuellement diffusé dans nos plus gros multiplexes. Ok, je pousse un peu, mais on n'en est pas loin.
Pour ce qui est de la trame, Selene est chassée à la fois par les vampires et les lycans, mais se voit finalement quémandée par les siens pour préparer une grande bataille face aux vilains loups. Évidemment, la requête qu’elle reçoit pour former ses semblables tourne au guet-apens, certains vampires avides de pouvoir ayant du mal à lui pardonner un fait qu’on lui reproche de film en film depuis le premier volet.
Mais pourquoi suis-je en train de vous parler de trame quand tout part en sucette dès que l’occasion se présente et que le fil conducteur change de métier à tisser à chaque nouvelle séquence ? On nous emmerde avec des intrigues romantico-politiques cul-cul la praline sans autre intention que de meubler le temps et l’espace avant une bataille finale à 25 contre 25 si apathique que Michael Haneke himself trouverait ça mou du genou. Peut-être même qu’Haneke aurait eu le bon sens de demander à ce qu’on retire ce filtre bleu dégueulasse qui alourdit l’image de la première à la dernière séquence. Ne parlons pas du casting, sans quoi je risque de m'énerver sur mon clavier plus que de raison, mais ayons tout de même une pensée émue pour la pauvre Kate Beckinsale qui devait faire ce film pour payer son chirurgien.


Les VFX sont sans doute parmi les plus laids jamais vus sur un film de cette envergure, que ce soit les flingues crachant des balles avec After Effect ou les transformations des lycans en loups, tout est absolument lamentable. Quand on ne retire rien d’un film, ni son scénar, ni sa plastique, c’est tout de même qu’il y a une erreur quelque part. Ça mettrait presque en perspective (j'ai dit "presque") le boulot de Paul W.S. Anderson sur les Resident Evil. Évidemment, la fin nous annonce que notre calvaire ne se cantonnera pas à ce Blood Wars, et le box-office incongru, qui rapportera à ce bouzin les 100 millions de dollars de recette en salle, nous assure qu’un sixième opus verra le jour d’ici 2 ou 3 ans. Putain que ce sera dur de s’en retaper un. Comme quoi un nom, une marque, permet vraiment de faire marcher n’importe quel produit. Si je filmais mes couilles en gros plan et que je pouvais sortir le film au cinoche sous le nom d’Underworld: Blood Balls, je serais millionnaire.

Les 40 premières secondes du trailer ne sont pas issues de Blood Wars, mais des films précédents.







Jérémie N.



Note du rédacteur : 0,5/5 (Honteux)

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